Simplicité ne rime pas forcément avec facilité quand on quitte le monde du handicap ou de la maladie

par | Avr 24, 2022 | Etat d'esprit

  C’est fou pour moi de constater que je veux désormais vivre un maximum de choses simples et fluides et que, pour autant, ce soit si difficile par moment ….J’ai vécu trop de moments difficiles, de contraintes, de complications, de douleurs, de peurs, de combats quand j’étais dans le monde du handicap et de la maladie. C’est comme si j’avais fait une overdose … 😖🤢.Et mon âme ne veut plus de cela du tout, dans aucun de mes espaces de vie. Elle me réclame de la sérénité, de la joie, de la sécurité … surtout ce dernier point en 1er lieu … A l’idée de replonger dans des difficultés modérées ou intenses, les larmes me montent aux yeux, je sens l’angoisse monter. Je suis marquée à vif, encore, 2 ans plus tard … 😯😔.Alors mes choix de vie actuels sont orientés par cela : la joie, la sécurité, la sérénité, autant que possible. Ca peut déborder un peu bien sûr car tout n’est pas toujours tranquille, il y a des nuages dans la vie et c’est OK, je connais ma limite. Mon corps sait m’alerter quand je rentre en zone orange !Et en même temps, je ne sais pas faire certaines choses simples, banales pour beaucoup. Et c’est très surprenant 😲.Par exemple : préparer des affaires pour partir en week-end est devenu un défi … Déjà, par le simple fait de pouvoir le faire. Pendant 19 ans, nous avons eu très peu l’occasion de le faire. Et puis, quand mon formidable loulou était parmi nous, il fallait tout envisager : s’assurer de la présence d’un hôpital à proximité (au cas où), calculer toutes les doses de traitements dont nous allions avoir besoin, prévoir tous les scénarios pour avoir tout ce qui nous fallait sous la main car mon grand avait du matériel spécifique, des traitements particuliers. Et j’en passe. En gros, nous déménagions la maison à chaque fois !Donc là, quand j’ai l’opportunité de quitter la maison pour quelques jours, je suis comme paralysée, c’est fou ! Comme si je ne savais pas faire, comme si mon mental me disait « Mais Julie, c’est trop simple, tu oublies forcément d’envisager des choses, réfléchis encore, attends un peu ». Oh bien sûr, je passe quand même à l’action mais la sensation est très spéciale..Dans ces moments-là, j’ai l’impression d’avoir un pied dans les 2 mondes, encore et encore … J’ai tant l’impression de revenir en arrière, 1 semaine après le décès de mon fils : je me revois alors dire à ma mère « maintenant, je vais devoir apprendre à vivre comme tout le monde et ça, je ne sais pas faire »..Alors bien sûr, ce n’est qu’un ressenti car, au quotidien, j’ai déjà pris le pli depuis longtemps car y ramener de la légèreté, ne plus me lever à 6h chaque matin, ne plus surveiller ma montre pour les traitements, me poser avec un livre, décider d’aller me balader dans les chemins sur un coup de tête, ça, je sais faire. Cela a été spécial au départ, très spécial mais cela a été abordable plus facilement, je crois..Par contre, pour les choses du pallier supérieur, je me rends compte que cela me remue encore tellement. Sans doute suis-je aussi nostalgique de cette époque, d’une certaine façon de cette époque, le grand écart est gigantesque, encore … Cela a été ma réalité pendant 17 ans, les habitudes étaient là.Même si je préfère largement mes conditions de vie actuelles, je me sens encore par moment comme une débutante dans ce monde si simple, comme une apprentie conductrice qui va s’engager pour la 1ère fois sur la bretelle d’une autoroute 😨😨😨..Dans ce sens-là, ça peut paraitre dingue pour les autres , pour ceux qui n’ont pas connu ce quotidien atypique à 2000 à l’heure, avec ces gigantesques montagnes russes mais, même si à l’époque je rêvais de sérénité, de ralentir, finalement, c’était ça ma vie. C’était ça être aux cotés de mon fils…En écrivant ces mots, je mets enfin le doigt sur ce qui me manquait pour comprendre pourquoi certaines choses me semblent si difficiles alors que tout mon être les réclame. C’est ce qui est désormais non négociable : joie, ouverture, simplicité, sécurité et pour autant, dans certains cas, c’est loin de mon référentiel, de ma zone de connu. Autre chose est ancré en moi et c’est un vrai défi de faire bouger cela, bien plus que je ne le pensais..C’est mon travail du moment car, en bonne coach que je suis, j’ai beaucoup d’outils pour transformer, transmuter tout cela … Et en même temps, je suis avant tout Moi, humaine, avec mes émotions, mes paradoxes, mes peurs, mes blessures … 😉😄Un pas après l’autre, action après action …Work in progress 💪✌️🔥..Je sais que je vais peut-être bouleverser plus d’un parent extraordinaire par cet article car certains vont sans doute se dire « oh mince, donc, même quand on sort du monde du handicap ou de la maladie, ce n’est pas si simple que cela ». Ceci n’est que ma réalité, elle n’est pas LA référence, loin de là. Mais je la nomme car c’est important pour moi, pour les autres 😉Je sais que je jette parfois des pavés dans la marre et que ça remue sévère. On me l’a dit et c’est OK, je suis ainsi.J’assume cette facette ! Vive l’authenticité et la franchise ! lol 😄😍.

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