Comment avoir une vision d’aigle peut impacter positivement chaque membre de la famille

par | Mai 8, 2020 | Mes ateliers collectifs | 0 commentaires

 

ça y est, nous sommes à quelques jours du déconfinement … 2 mois dans notre bulle et il va falloir intégrer de nouveaux repères, encore. Ma fille et moi, nous sommes bien dans notre bulle. Bien sûr, ne pas voir en vrai la famille, ne pas pouvoir les prendre dans nos bras, leur faire une bise nous manquent mais nous avons trouvé notre rythme de fonctionnement et notre relation s’est clairement enrichie (elle était déjà chouette avant mais là, on a monté une marche).
Après le décès de Victor, nous avions besoin de cette pause, je crois. Nous retrouver ensemble, loin du tumulte de la vie quotidienne, des impératifs horaires, des émotions et projections des autres … Quand le retour à l’école a été évoqué, nous avons décidé, son papa et moi, de maintenir notre fille à la maison : les indications des protocoles de prévention étaient trop flous donc je ne souhaitais pas prendre de risque inutile (pas question d’avoir fait tout cela pour ça, d’avoir scrupuleusement respecter le confinement pour risquer de choper ce virus à cause de personnes qui auront été moins rigoureuses … bah oui, je suis franche …). Et puis, ma fille étudie vraiment bien à la maison car elle va à son rythme (donc elle ne s’ennuie pas comme en classe), elle bosse donc beaucoup moins longtemps ayant ainsi du temps pour les activités, elle a acquis des compétences organisationnelles et méthodologiques et a donc nourri son grand besoin d’indépendance et d’autonomie. Le fait de ne pas avoir à se lever tôt le matin est quand même un sacré avantage ! Car, même si je télétravaille, je peux le faire en pyjama au début de la journée (si mes collègues me voyaient !!!) et je réveille ma fille vers 9h donc on gagne 2h de sommeil ! Youhou ! Et ça, c’est vraiment chouette de pouvoir respecter les besoins de nos corps, manger à l’heure qu’on veut, écouter nos ressentis pleinement.

Bref, c’était acté, nous, on poursuivait l’aventure à la maison !

Oui mais non, car depuis la rentrée de Pâques, la quantité de devoirs a augmenté et la teneur aussi. Les cours sont vraiment top, ludiques, variés (vidéos, documents, etc.), les professeurs faisant un super boulot ! Le truc, c’est que ce ne sont désormais plus trop des exercices basiques, ce sont plutôt des études de supports, demandant beaucoup de réflexion, de qualités rédactionnelles, etc. Cela demande donc un réel accompagnement pour une élève de 6è ! Quand on télétravaille ET qu’on développe son activité de coach parentale, se substituer au professeur, c’est trop ! Personnellement, accompagner ma fille dans ses apprentissages, OUI, devenir une pâle copie de prof, NON, sinon j’aurais choisi ce métier … J’ai nommé cela au collège et cela a été compris, les délais ont été rallongés, c’est déjà cela …

Par conséquent, j’ai commencé à réfléchir : comment allais-je faire pour tout assumer jusqu’au 4 juillet ? Et comment allait faire son papa qui a encore plus de travail que moi ? Alors j’ai pris du recul, de la hauteur (comme un aigle … vous voyez le rapport avec le titre de l’article, hein ?) : J’ai pesé le pour et le contre de rester toutes les 2 à la maison, je n’ai plus seulement pris en compte les besoins de ma fille mais également les miens :

  • école à la maison = rythme adapté de travail, réveil plus tardif, bulle tranquille, moments de partages formidables MAIS continuité de l’isolement, rythme speed pour moi car sursollicitation, manque de temps pour mon activité de coach parentale donc frustration, peu de temps de pause pour moi, trop speed donc alimentation moins variée
  • retour à l’école = sociabilisation de ma fille (qui pour le moment n’éprouve pas trop le besoin de voir ses copines ni de les appeler), reprise d’un rythme logique pour une élève, d’un cadre scolaire, cours dispensés par ses profs, réouverture sur le monde, espace temps pour moi pour travailler et pour prendre soin de moi (j’ai besoin de temps calme et de solitude régulière pour me ressourcer, avoir des idées, etc.)

J’ai aussi demandé à ma fille comment elle se sentait à l’idée de retourner au collège car, même si c’est une décision parentale, tenir compte de son avis, entendre son ressenti est important. Cela lui va d’y aller (si on omet le réveil matinal, lol …. idem pour moi !) mais elle a peur … Tout ce qui est inconnu, tout ce qui change ses repères l’insécurise … Donc nous avons discuté de cela en profondeur et je vais l’accompagner en ce sens.

Et puis, il n’y a pas que les gestes barrières qui comptent, il y a aussi tout ce qui vient de nous et là, nous sommes bien équipées toutes les 2 : un ancrage à maintenir, de la cohérence cardiaque à pratiquer chaque jour, une alimentation saine qui booste le système immunitaire (nous sommes toujours en bonne santé), un sommeil de qualité, une pratique sportive pour évacuer le stress, les toxines et mieux oxygéner nos organes … et j’en passe !

Ayant eu les infos rassurantes sur le protocole mis en place par le collège, je ne suis plus aussi catégorique. Je penche plus en faveur d’un retour à l’école car cela nourrira nos besoins respectifs et cette nouvelle expérience nous fera avancer sur notre réouverture physique au monde, sur son insécurité face au changement de repères, sur la construction de mon activité et également sur le cercle vertueux chouette qui opère entre nous mais qui n’est pas suffisant, les autres ayant tant à lui apporter … et réciproquement. Quand je la visualise au collège avec son masque, à distance de ses copines, je me sens bien, mon corps est serein : c’est que c’est juste. On attend encore d’avoir quelques précisions d’ici une semaine et on actera notre choix, tous les 3.

Voilà, de cette décision de reprendre ou non l’école, j’ai encore appris : regarder une situation selon un seul angle est réducteur et dommageable. Cela peut nous sembler juste mais en prenant de la hauteur, il y a tellement plus de choses à prendre en compte, tellement plus d’implications à percevoir ! Les besoins de l’enfant ET du parent sont multiples et ils sont à nourrir, l’oublier serait une erreur …

Une chose est certaine : il n’y a pas de bon ou de mauvais choix au sujet de « reprendre l’école ou non », juste celui qui convient le mieux à mon enfant et à moi-même et qui n’est pas nécessairement celui de la famille d’à côté.

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