J’ai entendu des phrases telles que :

      « je ne sais pas comment tu fais, à ta place, je ne pourrais pas être aussi souriante et sereine »

      « je ne penserais qu’à la maladie si j’étais à ta place »

    « Je ne m’attendais pas à te voir au théâtre alors que ton enfant est décédé il y a seulement 2.5 semaines »

    par une de mes proches, sur un ton de reproches : « de toutes façons, quand Victor était là, on ne pouvait pas dire que tu avais un enfant handicapé tellement tu semblais aller bien, tellement tu vivais bien » …

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Il y en a eu plein d’autres et je sais que certaines étaient faites avec une belle intention. Qu’elles parlaient plutôt des personnes qui les disaient et de là où elles en étaient, de leur référentiel. Mais parfois, c’était lourd à recevoir …

Le problème, c’est que la répétition de ces propos (qui plus est par différentes personnes) peut amener de la confusion, des doutes :

      « ah bon, mais si les autres pensent qu’ils seraient tristes tout le temps, à ma place, alors ça dit quoi de moi si je suis joyeuse ? »

    « ah il y a un délai pour sortir après un décès ? Donc ça peut vouloir dire que j’aurais dû attendre pour faire une sortie sinon je vais être mal vue ? »

     » ah bon, donc si j’ai des projets, si je prends soin de moi, si je profite de mes week-ends sans les enfants en toute sérénité, ça dit quoi de moi ? Ce n’est pas normal ? »

Et au final, le doute ultime : « Suis je une bonne mère si je profite de la vie après le décès de mon enfant ?  » ou « Suis je une bonne mère /un bon père si je m’autorise des sorties, des plaisirs alors que mon enfant est en difficultés ?  » ou encore « Suis je une bonne mère/un bon père si mes pensées ne sont pas dédiées 100% à mon enfant ? »

Avez-vous déjà vécu cela ?

Personnellement, je ne me suis pas posée toutes ces questions, rationnellement. Cela n’a jamais effleuré ma conscience. Mais mon inconscient, à mon insu, a répondu négativement à certaines, par moments. Cela a impacté certains de mes choix. J’ai découvert cela il y a peu de temps en en parlant avec une amie.

Et surtout, je vois plein de mamans qui ont ces croyances. C’est logique quand les autres vous renvoient cela

Mais ce ne sont pas les autres qui vivent notre vie

Ce ne sont pas les autres qui décident de ce qui est juste ou non

Chacun a sa définition de ce qu’est une bonne personne, une bonne maman, un bon papa.

Connaissez-vous la vôtre ?

La version actuelle vous plait-elle ?

Y a-t-il des ajustements que vous aimeriez faire ?