Revoir nos habitudes de vie grâce au coronavirus

par | Mar 14, 2020 | Confinement, Etat d'esprit | 0 commentaires

Un copain m’a fait remarquer hier soir que cette situation de pandémie et ses conséquences ne devait pas me faire découvrir des choses et que j’étais déjà habituée à toutes les préconisations. Et en fait, il a clairement raison ! Mon fils polyhandicapé était potentiellement fragile et devait donc être en contact le moins possible avec les virus et autres vilains microbes. Par conséquent, nous avons toujours été super vigilants à ne rien lui transmettre et cela passait donc par :

  • un lavage de mains soigné et régulier
  • un port de masque (pas simple quand on porte des lunettes car ça fait de la buée !) , dès que nous sentions un rhume arriver (ce qui était peu fréquent car les microbes n’ont pas de prise sur nous !)
  • une pause de bisous et de câlins (ça, ce n’était vraiment pas cool) dès nous nous sentions bof physiquement

De plus, nous ne recevions plus de copains à la maison ou nous annulions des repas à l’extérieur si nous avions connaissance qu’un vilain virus traînait … Nous appliquions en fait déjà l’isolement et les gestes de prévention.

Ainsi Victor n’a eu la grippe qu’une seule fois en 17 ans, il n’a jamais eu de gastro ni même d’autre maladie infectieuse importante (à part la varicelle et quelques rhumes). Il en était de même pour nous alors que sa soeur a été en crèche, fréquentait le centre de loisirs pendant les vacances lorsqu’elle était petite, qu’elle fait du sport chaque semaine, etc. et donc pouvait potentiellement être en contact facilement avec plein de virus.

En fait, cette épidémie permet de mettre en lumière des pratiques de bon sens, qui devraient juste être courantes, habituelles, ni plus ni moins.
Alors c’est vrai que c’est barbant de devoir annuler des sorties, de rester chez soi tout le temps, de ne pas voir du monde mais qu’est-ce qui compte ?
Justement, hier soir, alors que j’étais seule chez moi, ayant annulé plusieurs projets pour ma journée et pour le week-end à venir, j’étais un peu dépitée … Et cette remarque de ce copain m’a fait réaliser qu’avant, quand mon loulou était encore parmi nous, toutes ces pratiques coulaient de source, je les acceptais sans sourciller. Alors pourquoi être agacée cette fois-ci ? Justement, peut-être parce que, depuis le décès de mon fils, j’ai pu apprécier le fait de pouvoir aller à la rencontre du monde facilement, avoir moins de contraintes et que là, le coronavirus semblait m’enlever cette liberté toute fraîche … Le paradoxe m’a interpellé et je me suis dit : « Mais non, Julie ! Change ta perspective des choses » … Personne ne m’enlève ma liberté, c’est bien moi qui choisis de suivre les directives et je le fais pour une bonne raison : pour mon bien-être (car je n’ai pas franchement envie d’être malade), pour celui de ma fille (qui a besoin elle aussi d’être pleine de vitalité et d’avoir une maman capable de s’occuper d’elle), et pour le bien de tous. Je suis responsable de Moi-M’aime et de mon attitude vis-à-vis des autres, envers qui j’ai une certaine responsabilité : celle de ne leur transmettre que du positif.

J’ai besoin de mettre du sens sur tout ce que je fais, sur tout ce que je mets en oeuvre. Cette petite pause d’introspection m’a permise de me réaligner et de considérer cette période spéciale autrement : je vais plus profiter de ma fille, je vais pouvoir travailler ce week-end sur mes propositions d’ateliers et de conférences, mon rythme était un peu soutenu ces 2 dernières semaines donc là je peux me déposer et moins courir puisque je vais être en télétravail et qu’il n’y aura plus d’horaires d’école à gérer … et j’en passe !

Alors oui, je ne me fais pas d’illusion, ça va être un peu complexe avec ma fille qui fait déjà la tête car elle ne va plus voir ses copines et je la comprends … Il va falloir occuper ses journées, sachant que, moi, je vais quand même devoir travailler à la maison … Mais bon, elle va pouvoir un peu plus participer aux tâches ménagères, faire la cuisine (miaaam, les bons gâteaux !), elle va pouvoir plus dormir et laisser cours à sa créativité en faisant ce qu’elle aime (bricoler, dessiner, etc.), alors que d’habitude elle a peu de temps pour cela … L’isolement ne veut pas dire rester absolument enfermé : on va pourvoir aller se balader dans la nature ou faire du vélo, surtout que le temps devient plus clément, bref toutes ces activités de plein air que nous n’avons pas beaucoup le temps de faire d’habitude car il y a les devoirs, les entrainements et matchs de basket et aussi le besoin de se pauser à la maison le dimanche après des semaines bien remplies …

Etre confinée à la maison, particulièrement ces 2 dernières années alors que mon fils était en soins palliatifs à la maison, m’a demandé bien sûr de l’énergie car j’étais tout le temps sollicitée, j’avais peu de loisirs extérieurs seule … mais cela m’a aussi permis de me recentrer sur ce qui comptait vraiment, de prendre soin des êtres qui me sont chers, de partager de vrais moments de complicité et de qualité, d’avoir de supers discussions avec ma fille … Maintenant que mon fils n’est plus là, j’ai tellement de gratitude pour cet isolement qui m’ a permis de vivre pleinement ma relation avec lui et de n’avoir aucun regret !

Chaque situation a ses inconvénients et ses avantages et je préfère me focaliser sur ces derniers ! J’espère de tout coeur que ce coronavirus aura comme aspect positif de modifier les pratiques des uns et des autres de façon durable et positive, de remettre du sens, du partage et de l’humanité dans les actions et les relations de chacun …

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